Sociétal en PICAM : note d’intention

Le domaine « Sociétal » découle du Manifeste de l’association. L’objectif des adhérents étant de partager leurs réflexions, diffuser leurs savoirs, en acquérir de nouveaux et agir en réseau en vue de mettre en œuvre de nouvelles pratiques positives notamment pour lutter contre les discriminations, les inégalités, la pauvreté et l’isolement.

Nb : Principaux acronymes utilisés :

  • PICAM : Presqu’île de Crozon et Aulne Maritime,

1. Définition du périmètre du domaine d’orientation

Le domaine sociétal peut se définir comme tout ce qui se rapporte aux divers aspects de vie d’un individu tout au long de son existence (de la naissance à sa mort). Il peut s’agir de difficultés temporaires liées à un moment particulier ou d’une problématique plus ancrée.

Le domaine sociétal couvre notamment les aspects suivants :

  • les inégalités économiques et la pauvreté,
  • les discriminations (d’origine, d’handicap),
  • les inégalités de genre,
  • les situations d’isolement,
  • la petite enfance,
  • l’adolescence,
  • la vieillesse et la dépendance,
  • les familles monoparentales,
  • les violences physiques et morales (violence conjugale ou tiers, violence routière).

Les parties prenantes concernent :

Outre le public concerné (petite enfance, enfance, adolescence, personnes en situation de handicap, personnes âgées, les personnes en situation de précarité), différents organismes et ou associations proposent ou mettent en lien, différentes dispositifs aides, informations en direction de ce public. Il s’agit principalement :

  • Pour la jeunesse : les ASE (Aide Sociale à l’Enfance), les diverses structures d’accueil, l’ULAMIR (Union Locale d’Animation en Milieu Rural), les missions locales, les départements, la CAF et la Communauté de Commune (ComCom),
  • Pour le handicap et les personnes âgées : l’APF (Association des Paralysés de France), l’AVF (Accueil des Villes Françaises), les CLIC (Centres Locaux d’Information et de Coordination), l’ADMR (pour l’aide à domicile en milieu rural), les CCAS (Centre Communal d’Action Social),
  • Pour la précarité : Le Secours Populaire, les Restos du cœur, le Secours Catholique, les CCAS, la CAF, etc.

Les interdépendances avec les autres domaines sont fortes (voir tableau 1 annexé).

2. Contexte

Pour bien appréhender le contexte en PICAM, un certain nombre de données seront nécessaires à collecter.

On peut déjà relever :

  • une population vieillissante qui requiert une attention particulière,
  • un niveau de pauvreté parfois inquiétant sur les communes les plus excentrées,
  • l’isolement de certaines personnes,
  • le manque de dispositifs pour accompagner les personnes victimes de violence conjugale,
  • le manque de logement à prix accessible pour permettre aux jeunes et parfois aux moins jeunes de s’installer et/ou rester sur la presqu’île, de même la difficulté à se loger toute l’année,
  • Des difficultés à occuper un emploi toute l’année.

Un certain nombre de dispositifs existent en PICAM. Nous pouvons citer :

Pour l’enfance et la jeunesse :
> 0 à 3 ans :
Présence d’organismes (PMI (Protection Maternelle et Infantile), MAM (Maison d’assistant(e)s Maternel(le)s), RAM (Relais Assistant(e)s Maternel(le)s), sages-femmes, ULAMIR, Babigoù)
Constat : Flexibilité des gardes, horaires non adaptées aux besoins des familles, manque de spécialistes

> 3 à 10 ans :
Centres aérés, associations sportives et culturelles, environnement, ULAMIR, garderie, soutien
Constats : manque de place, coût des activités, éloignement géographique, pas de moyen de transport

> 11 à 16 ans :
Skatepark (plateforme de jeux), piscine, sports nautiques
Constat : Manque d’infrastructures, de lieux de rassemblement, de sorties, d’activités, de MJC, de maison de quartier

> 16 à 25 ans :
La jeunesse part dès le lycée en internat à Châteaulin, Brest ou Quimper/ Ils rentrent le week-end et trouvent de fait peu de structures disponibles.

L’INJEP (Institut National de la Jeunesse et de l’Education Populaire) a choisi de s’intéresser à la vie des jeunes filles en milieu rural. Parmi les territoires observés, la Presqu’ile de Crozon. Dans les entretiens réalisés auprès des jeunes filles de 15 à 25 ans, les chercheuses décrivent l’absence de transports pénalisante, l’emploi trop rare en proximité et l’obligation d’accepter des emploi sous qualifié (ou de partir !), l’influence des familles et des stéréotypes dans les relations amicales, les équipements mixtes essentiellement occupés par les garçons, la stigmatisation des jeunes filles célibataires et la bouffée d’oxygène que représente l’ouverture sur les réseaux sociaux pour les jeunes LGBT ou Transgenre.

L’étude se penche sur la vie amoureuse des jeunes Presqu’iliennes qui ont le couple et la conjugalité en ligne de mire, avec le risque d’isolement social qui intervient lors de la rupture. Les jeunes filles regrettent l’absence d’un lieu ou parler des violences sans être stigmatisées, "dans un territoire où tout se sait !". D’ailleurs les filles prennent de nombreux risques pour construire une vie de couple ; des fois des centaines de kilomètres pour rencontrer l’amour (173 témoignages en ce sens !).

> L’adulte actif peu souvent la cible des politiques sociétales

La Communauté de communes a créé il y 2 à 3 ans un département Insertion – Emploi qui articule et coordonne l’action des structures d’accompagnement à l’emploi (Mobil Emploi, Relais Travail, Les papillons blancs (entreprise adaptée).

> Pour les personnes âgées

PICAM dispose d’un CLIC pour les personnes âgées et s’engage chaque année dans la semaine bleue pour éclairer certaines problématiques rencontrées par les personnes âgées en PICAM. . Lanvéoc travaille sur le sport santé par exemple ainsi que sur de l’accompagnement à la médiation numérique. De nombreuses associations proposent des activités.

L’hôpital local permet d’accueillir les personnes en perte d’autonomie. Cet hôpital réalisé en plain centre ville manque déjà de places pour accueillir toutes celles et ceux qui en font la demande.

Enfin, de nombreuses structures d’assistance à domicile existent pour les plus âgées, des structures privées associatives et plusieurs entreprises installées ces dernières années..

3. Perspectives & risques

Les questions sociétales sont intimement liées à la résilience des domaines économiques et sociaux, d’éducation, de santé, de culture et loisirs, de démocratie. La défaillance ou la dégradation d’un domaine a forcément un impact négatif sur le sociétal.

La démarche de BVPICAM a pour objectif de travailler sur l’ensemble des domaines pour prendre en compte toutes les problématiques et être plus efficace.

Ne pas prendre en compte ou nier ces difficultés risque d’accentuer les inégalités, de renforcer l’isolement des personnes et laisser de côté une partie des concitoyens qui ne trouvent plus leur place dans la société.

4. Notre vision ou notre idéal

En PICAM nous disposons de nombreux atouts pour bien y vivre. Les relations sociales fortes sont nécessaires pour créer du lien et réduire l’incidence des problématiques sociétales. Chacun peut être concerné à un moment de sa vie, l’importance est de trouver le bon interlocuteur. Permettre à tous d’être acteur de sa situation afin de trouver la ou les solution(s) adaptée(s).

Pouvoir activer un réseau d’acteurs ou de dispositifs pour lutter contre les inégalités et l’isolement est un enjeu majeur pour le bien vivre ensemble. Les citoyens doivent être avant tout être bien informés des dispositifs existants et comment ils peuvent au mieux les utiliser.

5. Orientation de l’association

L’association BVPICAM souhaite travailler avec les différents acteurs pour mieux identifier et appréhender l’ensemble des difficultés pouvant être rencontrées par les citoyens. Tout ceci afin de mettre en place des actions répondant aux diverses problématiques.

Il faudra également évaluer s’il n’est pas nécessaire de proposer de nouveaux dispositifs pouvant accompagner ou aider les citoyens dans leur vie quotidienne.

Pour certaines thématiques la réponse se trouve aussi dans l’action civique : comme développer des actions citoyennes, l’entre-aide entre les individus ou le renforcement du lien social.

D’une manière générale, notre association souhaite oeuvrer pour :

  • réduire les inégalités H/F,
  • réduire l’isolement des personnes âgées,
  • mieux accompagner les adolescents (parcours perso et pro),
  • développer l’insertion par l’économique (personnes très éloignées de l’emploi),
  • développer l’autonomie (alimentaire, énergétique) des personnes de tous âges et l’intergénérationnel,
  • favoriser l’accès aux logements à louer à l’année
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