Environnement : note d’intention

Le domaine « Environnement » découle du Manifeste de l’association. L’objectif des adhérents étant de partager leurs réflexions, diffuser leurs savoirs, en acquérir de nouveaux et agir en réseau en vue de mettre en oeuvre de nouvelles pratiques positives notamment pour promouvoir un environnement naturel préservé et sain.

Nb : Principaux acronymes utilisés :

  • PNRA : Parc National Régional d’Armorique,
  • PICAM : Presqu’île de Crozon et Aulne Maritime.

1. Définition du périmètre du domaine d’orientation

Le domaine comprend les éléments suivants :

  • l’eau (terrestre & maritime),
  • l’air,
  • la terre,
  • la faune (terrestre & maritime),
  • la flore (terrestre & maritime),
  • les humains.

Les parties prenantes concernent :

  • les citoyens (les habitant résidents, les habitants vacanciers),
  • les professionnels de l’environnement (à identifier),
  • les touristes (les touristes réguliers, les touristes occasionnels),
  • les municipalités, intercommunalités, département, Région, Etat, Europe,
  • les militaires présents sur la presqu’île,
  • les agriculteurs et les pêcheurs,
  • les associations environnementales,
  • le Parc Naturel Régional d’Armorique (PNRA).

Les interdépendances avec les autres domaines sont fortes en particulier sur les domaines économiques, de santé, d’éducation, de loisirs et de démocratie (voir annexe 1). La qualité de l’environnement est critique pour la vie des humains.

2. Contexte

L’environnement naturel du territoire Presqu’île de Crozon Aulne Maritime est souvent mis en avant pour sa richesse. La qualité de vie pour ses habitants est qualifiée très positivement.

Cet environnement, cependant, est fragile et exposé aux risques largement mentionnés à l’échelle nationale ou internationale : réchauffement climatique, disparition massive de certaines espèces, dégradation des sols et de la qualité de l’eau marine, érosion du trait de côte, etc…

La gestion des eaux usées est connue comme étant très largement insuffisante en Presqu’ile et reste un point à améliorer sur le plan environnemental, avec en corollaire des questions en matière de santé publique. La qualité des eaux de baignade est évoquée. La distribution de l’eau ainsi que l’assainissement constituent a priori un dossier important et prioritaire, avec un état du réseau de distribution dont le remplacement des tuyaux est en cours. La station d’épuration de Losmarc’h a été modernisée par le changement des membranes et par l’ajout d’un nouveau bassin permettant aujourd’hui de traiter 20.000 m3. La Préfecture a mis la mairie de Crozon en demeure de faire les travaux sur la station et sur le réseau depuis 2 ans interdisant tout raccordement au tout à l’égout. Suite aux 535.000€ de travaux réalisés sur la station et au travail commencé sur les réseaux, le Préfet pourra accepter de nouveaux raccordements, au coup par coup. La compétence Assainissement sera demain prise en charge par la Communauté de Communes qui vient d’embaucher une personne pour travailler avec l’ensemble des communes sur le nouveau schéma. Il faut savoir que les stations et les réseaux de Camaret, Lanveoc sont également en piteux état. Telgruc Sur Mer met chaque année 200.000 € de budget dans l’assainissement. La situation sur Pont de Buis est meilleure, le réseau ayant été régulièrement entretenu.

La Presqu’ile reste enclavée avec des problématiques liées aux déplacements routiers importants le matin et le soir d’une population venant ou à destination principalement de Brest mais aussi de Châteaulin, Pont de Buis et de Quimper.

La biodiversité de PICAM (faune et flore) située au sein du PNRA est à la fois diverse et fragile. La nidification et la conservation des habitats des oiseaux comme le crave à Bec rouge, des faucons est protégée dans le cadre de la réserve naturelle classée pour sa géologie. La réserve et ses partenaires (PNRA, Parc marin d’Iroise, Conservatoire du littoral…) organisent régulièrement des opérations de comptage des oiseaux et des conférences sur la faune, la flore, la biodiversité, la géologie.

La réduction du nombre d’oiseaux communs comme ailleurs en Europe ne fait pas exception en Presqu’ile, idem en amont pour ce qui concerne les insectes. Un sujet à étudier pour voir ce qui est possible de faire pour inverser la tendance. Les animaux de compagnie peuvent également faire partie de la réflexion, les chats étant de plus en plus considérés comme des nuisibles notamment vis à vis des oiseaux. Pour ce qui concerne les chiens, les attaques sur ovidés sont relativement réguliers et leurs passages sur les plages par exemple pourrait être mieux encadrés du fait de certaines nuisances constatées ; une réflexion doit être menée sur la sensibilisation de la population.

Le PNRA, la communauté de communes mène des actions de suppression des plantes invasives. La Réserve, avec le soutien du Département, aménage les accès, protège et informe de la sensibilité des sites.

La forte affluence touristique (triplement de la population pour certaines communes) en été pose enfin de manière récurrente des questions sur la préservation de l’environnement : qualité des plages, entretien et nettoyage des sentiers, gestion des déchets, pollutions diverses, fluidité des axes routiers et gestion des stationnements des voitures et des camping-cars.

De même, la thématique de la fréquentation et du stationnement au niveau des plages à forte population de glisseurs (mais pas seulement) est peu évoquée. Elle entraine cependant, sur des zones délimitées, une érosion du milieu naturel, une pollution atmosphérique (moteurs au ralenti, tours pour trouver une place), un impact visuel fort pour les touristes, un impact réel sur la vie des riverains.

En ce qui concerne la valorisation du patrimoine naturel, le Parc naturel régional d’Armorique sur les parties terrestres, le Parc marin d’Iroise sur les parties d’estran et la zone maritime ainsi que le conservatoire du littoral jouent un rôle important en travaillant ensemble sur un certain nombre de projets notamment sur la conduite du projet Natura 2000.

D’autres acteurs, comme la maison des minéraux et la Réserve naturelle participent à la conservation et à la valorisation des espaces naturels d’intérêt géologiques. La Maison des Minéraux, la Réserve et le PNRA sont engagés dans un projet de développement local puisque un dossier de labellisation « Geopark Unesco » sera déposé fin 2019. Les sites jugés trop sensibles pour recevoir du public seront exclus du Geopark. L’ile Vierge et la pointe de Pen Hir sont les sites qui reçoivent le plus de public. Si la pointe de Pen Hir a été aménagée pour plus de protection, il est projeté de travailler aujourd’hui sur le site de l’Ile Vierge pour organiser la présence des visiteurs, limiter l’impact sur l’environnement, sensibiliser les professionnels du tourisme breton, répondre aux nuisances des riverains via un dispositif co-financé par la Région Bretagne et le Département appelé « Site d’exception ». Le travail est mené par Finistère 360 en collaboration avec la communauté de Communes en charge de la compétence Espaces Naturels sensibles.

Si un certain nombre de productions BIO existent en PICAM, elles sont encore peu valorisées et l’agriculture conventionnelle semble majoritaire en surface. Certains agriculteurs sont dans une démarche résiliente et n’utilisent pas d’intrants mais ne sont pas labellisés bio . De très nombreuses parcelles en PICAM sont laissées en friche. Toutefois dans sa stratégie économique, la communauté de communes souhaite s’engager dans un plan alimentaire de proximité et le PNRA qui travaille, via l’accompagnement des agriculteurs sur les Mesures Agro Environnementales s’est rapproché du Groupement des Agriculteurs Bio pour projeter un projet de territoire « O Phyto » en protégeant les zones de captage d’eau potable.

Enfin, la façade maritime côté rade de Brest présente un certain nombre de bases militaires (navales, aériennes ou encore sous-marins). Il convient de connaître l’impact potentiel sur l’environnement (une faune et une flore préservée car peu abimée par l’activité humaine – Zones militaires où le public a défense d’entrer) mais une zone Seveso sur Guenvenez qui demande à ce que les dispositifs de sécurité pour la population soient travaillés.

3. Perspectives & risques

L’augmentation continue du nombre de touristes en période estivale représente un risque majeur pour l’environnement. Quelle est la capacité de PICAM de gérer un accroissement de la population estivale sans aggraver la situation environnementale ?

Quelle est la capacité financière des communes de PICAM à mettre aux normes leurs systèmes d’assainissement et à quel horizon ? Que ce soit pour les populations locales ou estivales, la situation actuelle s’améliore mais demande à ce que les communes et demain la communauté de Communes y consacrent un budget conséquent.

Sur le plan énergétique, PICAM est peu pourvue d’énergies renouvelables et les déplacements routiers quotidiens vers et en provenance des grandes villes du Finistère risquent de devenir de moins en moins pérennes à long terme. De nouveaux modes de transports doivent-ils être pensés ou la relocalisation d’activités peut-elle limiter les déplacements lointains ? La Presqu’île de Crozon peut-elle développer l’autonomie energétique des habitants peut-elle accueillir des systèmes hydroliens (digue Morgat ?) autres que les éoliennes proscrites en raison des radars de l’Armée.

La question du recyclage, du ramassage des déchets ménagers mais aussi des déchets plastiques sur le littoral, la valorisation des déchets verts ou du compost, l’économie du réemploi sont-elles des pistes à suivre pour développer l’économie circulaire ?

Les microplastiques font l’objet d’une observation scientifique à l’échelle internationale et locale et leur présence sur les plages du PICAM, et demain dans le sous-sol représente un risque important pour la santé puisque nous retrouvons aujourd’hui des billes de microplastiques dans les moules de la Baie de Douarnenez et des traces de plastiques dans l’eau du robinet.

4. Notre vision ou notre idéal

PICAM dispose d’un patrimoine naturel assez exceptionnel par la qualité de ses côtes. Dans ce cadre, il semble indispensable de mettre en œuvre les meilleures pratiques environnementales pour en faire un cadre très harmonieux.

Nous devrions être en capacité d’améliorer significativement la situation par des engagements forts aussi bien au niveau des citoyens (via la formation, éducation, ateliers) que des structures professionnelles ou encore municipales, intercommunales.

Développer des agricultures biologiques, un éco-tourisme, les énergies renouvelables, réduire fortement la masse des déchets (individuels et professionnels) et améliorer le recyclage, diminuer les déplacements à forts impact carbone, préserver et même enrichir la biodiversité ; disposer d’une eau propre doivent être à notre portée.

5. Orientation de l’association

L’association a dans un premier temps besoin d’élaborer un diagnostic détaillé sur l’ensemble des aspects qui touchent à l’environnement.

A court terme (6 mois) :

  • Lister des compétences, en matière environnementale, des personnes ressources,
  • Définir les points critiques et les indicateurs de performance à suivre,
  • Prioriser les commissions thématiques à mettre en place (voir annexe 2),
  • Elaborer un diagnostic et un premier plan d’actions (régulièrement mis à jour, avec un suivi des actions préconisées).

A moyen terme (sous deux ans) :

  • Informer (campagnes de sensibilisation),
  • Mettre en place des ateliers pour partager des pratiques (plus ou moins) innovantes : en matière de (sylvi)culture, de jardinage, de tri, de recyclage,etc. ,
  • Agir : enquête auprès des distributeurs sur les produits disponibles ; interventions auprès des élus pour des mesures incitatives : récupération eau de pluie, panneaux solaires ou des aménagements : pistes cyclables, transport public vers les plages, poubelles de plages, etc.

A long terme (plus de deux ans) :

  • Pouvoir à terme s’appuyer sur des animateurs professionnels susceptibles d’intervenir dans les écoles et auprès des touristes pendant la saison.
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