Le domaine « Santé » découle du Manifeste de l’association. L’objectif des adhérents étant de partager leurs réflexions, diffuser leurs savoirs, en acquérir de nouveaux et agir en réseau en vue de mettre en oeuvre de nouvelles pratiques positives notamment permettre à chacun.e d’atteindre la meilleure espérance de vie en bonne santé possible.
Nb : Principaux acronymes utilisés :
Nous pouvons reprendre la définition de l’OMS pour définir la santé : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. »
Il n’existe pas à ce jour de référentiel complet international ou national reconnu scientifiquement qui définit de manière précise le périmètre de la santé et ses différentes composantes. On pourrait ainsi considérer que l’ensemble des activités humaines et extra-humaines ont un impact sur la santé des êtres humains.
Ces dernières décennies les travaux menés sur les « déterminants sociaux de la santé » ont élargi le spectre des facteurs influençant la santé humaine, que ce soit au niveau de l’OMS ou de certains pays comme le Royaume Uni ou le Canada notamment. Si les dispositifs médicaux ont un impact certain sur la santé, cela reste difficile à quantifier précisément son apport sur l’espérance de vie, certaines analyses suggèrent que leur poids relatif est de 20 à 25% (à relativiser selon les contextes), le reste étant du ressort d’autres facteurs ou déterminants. Le nombre de déterminants identifiés varie selon les travaux des différents groupes de travail internationaux, entre 10 et 15.
L’OMS définit les déterminants sociaux de la santé comme :
« Les déterminants sociaux de la santé sont les circonstances dans lesquelles les individus naissent, grandissent, vivent, travaillent et vieillissent ainsi que les systèmes mis en place pour faire face à la maladie, ces circonstances étant déterminées par plusieurs forces : l’économie, les politiques sociales et la politique.
L’OMS Europe a suggéré 10 domaines :
Quand au Canada, on peut trouver une liste suggérée de déterminants sociaux de la santé comme suit :
Pour notre projet de BVPICAM, nous suggérons (à titre indicatif) et pour rester en phase avec notre découpage en 7 domaines, les déterminants suivants :
Nb : nous avons ajouté la « santé animale » dans le domaine Environnement, pour trois raisons :
Pour ce qui concerne les parties prenantes nous pouvons identifier :
Le cadre de vie de PICAM est a priori plutôt favorable pour la santé du fait d’un cadre naturel de qualité. Cependant, il convient de compléter notre connaissance de la situation épidémiologique en PICAM, à savoir quelles sont les problématiques de santé auxquelles les citoyens font face, que ce soit sur le plan de la santé physique ou mentale ou encore sociale.
Du fait de la situation enclavée de PICAM, des questions se posent sur la disponibilité locale des spécialistes médicaux avec l’obligation de déplacement pour tout problème majeur. Une cartographie des dispositifs médicaux est donc nécessaire et à mettre en vis à vis de la situation épidémiologique qui peut présenter des spécificités par rapport à la moyenne nationale ou même départementale.
A ce stade, si une cartographie précise sera à entreprendre, nous identifions déjà un certain nombre de professionnels de santé en PICAM, dont :
8 médecins généralistes à Crozon et Morgat / 3 à Camaret / 2 à Lanvéoc / 2 à Telgruc/mer / 0 à Roscanvel / 1 à Argol,
17 kinesithérapeutes installés sur Crozon, Camret, Telgruc/mer, Lanveoc et Argol et de 7 osthéopathes sur Crozon, Argol, Camaret et lanveoc,
8 dentistes se répartissent entre Crozon, Lanveoc, Camaret, Telgruc Sur Mer,
25 infirmier.e.s,
1 orthoptiste,
1 orthophoniste à Crozon et 1 à Argol,
2 sages femmes,
3 diététiciennes,
3 psychotherapeutes et psychologues,
1 laboratoire d’analyses médicales,
1 service de dialyse,
Une association des professionnels de santé gestionnaire des Services de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD).
La presqu’ile ne dispose pas d’un service de garde entre médecins. A partir du samedi midi les presqu’îliens font le 15
Par ailleurs, on relève la présence des dispositifs médicaux suivants :
Il n’y a pas de SMUR mais une convention entre la Mairie de Crozon, L’hopital de Armées et le CHU de Brest qui permet l’intervention locale, urgente et sur la base du volontariat des médecins de l’Armée.
Pour compléter le contexte, il nous est également nécessaire d’avoir des données sur le contexte environnemental, social et de l’emploi, du tissu associatif et de l’isolement éventuel des personnes.
Du fait des très nombreux déterminants influant sur la santé, la dégradation de certains déterminants a un impact certains sur la qualité de vie des individus. Par exemple, des crises environnementales ou économiques ont des effets directs à court, moyen ou long terme sur la santé des individus. A ce titre, l’actualité sur l’environnement (réchauffement climatique, perte de bio-diversité) n’est pas très rassurant en cas d’emballement du phénomène avec peu de visibilité sur les conséquences.
L’objectif est de pouvoir développer des éco-systèmes à la fois résilients (c’est à dire qui ne se désagrègent pas sous l’effet de crises) et de poursuivre une amélioration des conditions de vie.
Par ailleurs, si l’espérance de vie en France est élevée par rapport au reste du monde, mais pas la plus élevée, on peut imaginer que la progression continue que nous avons connue depuis un siècle sera au mieux modérée. L’espérance de vie en bonne santé (c’est à dire sans handicap majeur) reste un enjeu de taille et surtout en France où elle reste inférieure à nombre d’autres pays développés.
Notre objectif est de permettre à l’ensemble des citoyens de tendre vers la meilleure espérance de vie et notamment en bonne santé, sur le plan physique, mental et social.
L’étude des systèmes de santé à travers le monde nous montre que le PIB n’est pas le facteur incontournable pour atteindre une espérance de vie la plus élevée possible. Pour une zone enclavée comme PICAM il faut réfléchir aux atouts disponibles et aux faiblesses structurelles pour permettre aux citoyens de disposer d’une bonne santé.
La connaissance épidémiologique en PICAM est déjà nécessaire pour identifier les points faibles, et avoir en face des dispositifs médicaux raisonnables.
Par ailleurs, nous pouvons jouer sur un grand nombre de déterminants qui sont à notre portée pour réduire certains risques de manière significative : qualité de l’environnement naturel et de vie, qualité des relations sociales et de proximité, qualité de l’alimentation, etc... Les études sur les centenaires à travers le monde mettent davantage en exergue des éco-systèmes privilégiés avec de très bonnes relations humaines et des environnements préservés qu’une richesse économique élevée, nous laissant des marges de manœuvres intéressantes pour la zone qui nous concerne.
L’association a dans un premier temps besoin d’élaborer un diagnostic détaillé sur l’ensemble des aspects qui touchent à la santé des individus, de collecter des données épidémiologiques, ainsi que d’autres données sur les autres domaines. C’est à partir de là que nous pourrons nous comparer à la situation départementale, régionale et nationale.
Par la suite, et en concertation avec les différents acteurs, nous pouvons envisager une série d’actions qu’il est difficile à ce stade de définir mais qui chercheront à tendre vers les meilleures pratiques concernant les déterminants sociaux de la santé que nous avons identifiés.